Dieu qu'iel est laid !

La langue française, à travers son orthographe et sa grammaire, est la première victime de cette France qui a désespérément sombré dans le politiquement correct et son indécrottable novlangue. Aux épouvantables néologismes de la novlangue, qui se substituent aux termes habituels désormais bannis, se succèdent les réformes qui n'ont d'autres buts que de simplifier la langue de Molière pour l’abaisser au niveau des pâquerettes. Si le dictionnaire prétend s'adapter au langage courant, c'est à dire le parler qu'on emploie dans la rue, dans les mails et pire, à travers les SMS, on court irrémédiablement vers le déclin de l'orthographe dans les années à venir.

La dernière lubie des farouches militants du wokisme, idéologie communautariste made in USA dont font partie les membres du Robert, est d'ajouter à notre langue un nouveau pronom personnel : « iel » (et ses déclinaisons iels, ielle, ielles), dérivé de l'écriture inclusive dans la fusion de il et elle qu'il remplacera à terme, au nom d'une parité linguistique qui a fini par se généraliser jusqu'à devenir totalitaire, jusqu'à gangréner l'âme de notre langue et de notre culture. Désormais, on ne dira plus il fait beau mais « iel fait beau » ou encore « quelle heure est-iel ? », « plait-iel ? », « que se passe-t-iel ? », « ainsi soit-iel » On n'est pas sorti de l'auberge ! Imaginez Georges Brassens chantant « Iel pleuvait fort sur la grand route, ielle cheminait sans parapluie... » Tandis que j’écris ces lignes, je remarque que Word souligne ce mot en rouge, le prenant à juste titre pour une faute. Jusqu’à la prochaine mise à jour du logiciel par leurs concepteurs.

À quoi ressemblera notre langue dans 50 ans ? Jadis si belle, la langue des poètes sera déformée, brouillonne, laide, tant elle aura été remodelée. Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ainsi que François Jolivet, député de l'Indre, fustigent contre l'écriture inclusive que moi-même je refuse catégoriquement d’adopter. L'écriture inclusive est un barbarisme qui consiste à écrire des mots imprononçables en insérant les terminaisons féminines entre des points dans les termes masculins, par exemple « cher.e.s lecteur.rice.s ».

Pour les ligues féministes militantes, il n'est plus question que le masculin l'emporte sur le féminin dans l'utilisation du pluriel, comme mon instituteur me l'a appris à l'école primaire. Mais ça, c'est une autre époque, une époque où les choses étaient encore à leur juste place avant le grand chambardement grammatical dicté par les partisans de la parité à tout prix.

Les Anglais ont réglé le problème depuis l’origine. Chez les Anglo-saxons, le masculin et le féminin n'existent pas, le et la ont une seule traduction : « the ». Dans le tutoiement et le vouvoiement, un seul pronom réunit les deux : « you ». En revanche, ils conserveront toujours leur « he » et leur « she » qui distinguent si honorablement le gentleman et la lady, fut-ielle gaga.

 


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Dom's - 11 janvier 2022 à 06:27

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