Le 11-11-11 à 11 h 11

Cet article a été publié le 11 novembre 2011, à 11h11, sur un blog que j’animais et qui avait pour nom de domaine freedoms.fr.

Ce 11 novembre 2011, à 11 h 11 précises, a été annoncé le coup d'envoi de freedoms.fr, à l'ensemble de mes connaissances. Cela faisait quelques jours que freedoms.fr était accessible. Les internautes qui sont tombés dessus par hasard ont vu le site se construire progressivement, tout a été construit en direct, des essais divers aux tests parfois infructueux et sans cesse recommencés jusqu'à ce qu'enfin ça convienne. L'illustration a changé cent fois. D'abord parti sur un manga, j'ai ensuite inséré des photos d'autres artistes, des images sexy, puis j'ai encore changé jusqu'à ce montage final qui représente Omer Simpson devant le logo du Onze.

Développons davantage le contenu de ce blog. On y trouve tout ce qu'on trouve habituellement sur la plupart des blogs, des posts, des billets ou des messages personnels parlant de tout et rien, selon les avatars du quotidien, et des articles un peu plus construits, traitant de sujets d'actualité vus par le petit bout de la lorgnette, comme disait Jacques Martin et son équipe au bon temps où la télévision avait vocation de distraire intelligemment. Ça me fait penser qu'un de ces quatre je parlerai de cette émission culte. Je me suis récemment replongé dans la savoureuse ambiance du Petit Rapporteur à travers la lecture du livre de Pierre Bonte au titre évocateur : C'était le bon temps.

freedoms.fr est construit sur une structure commune à tous les blogs, structure qui comprend aussi et surtout un espace interactif à travers la possibilité de laisser des commentaires. Le commentaire est essentiel pour le webmaster, c'est une reconnaissance, un retour attendu. C'est comme dire à l'hôte qui vous reçoit que sa table est bonne. Le commentaire, déposé sur un blog ou un livre d'or, c'est aussi un signe d'amitié. Mais c'est avant tout un partage, on laisse un avis, positif ou pas, on recherche le dialogue. A travers un commentaire, on montre qu'on n'est pas indifférent, qu'on ne se fiche pas de tout. Un blog c'est aussi fait pour ça. Quoi de plus triste qu'un livre d'or déserté, qu'un forum vide, qu'un blog sans commentaire. Vous me voyez venir avec mes gros sabots, vous vous dîtes : " t'essaies de titiller ma corde sensible et bé té ! j'écrirai que dalle, nib, wallou, peau d'zob, bernique, nada, des clopinettes ! Ah l'aut' hé ! y manque pas d'air ! ", un truc du genre quoi. Pas de problème, ou plutôt yapad'souci, faisez comment t'est-ce que vous voulez. Sachez que celui qui se barre de mon blog sans dire un mot, j'y envoie les bœufs-carottes, les men in black, Léon le nettoyeur, Tatie Danielle, Freddy, Chucky, les greemlins et Joe Dalton. Pas l'un après l'autre, non tous en même temps, hin hin.

Dans la rédaction des textes et le choix des images, je privilégie toujours l'humour. Le sens de l'humour est un sens indispensable et je plains les gens qui n'ont pas cette faculté. Les rabat-joie sont hermétiques à la joie de vivre. Il faut savoir rire de tout, sans tirer des conclusions hâtives du type " si tu racontes une blague raciste alors tu es raciste ". On peut et on doit savoir rire de choses graves, prendre le tragique au second degré. Les humoristes sont des bienfaiteurs de l'humanité, car l'humour est une formidable thérapie, rire est salutaire, l'humour permet bien souvent de s'acquitter d'une situation embarrassante, voire pénible. Si on riait un peu plus dans les Etats-Majors, la Terre, les hommes et les animaux s’en porterait mieux. Celui qui fait rire séduit aussitôt, toutes les filles sont sensibles aux garçons qui les font rire. Les gens ont besoin de rire. C'est capital. Je me souviens de ce dessin terriblement drôle à la une de Charlie-Hebdo, il représentait un cercueil qui marche, avec les jambes du défunt dépassant, il avait pour légende : " Reiser va mieux, il est allé au cimetière à pied ". C'était la douleur de ses amis qui leur avait inspiré ce dernier sursaut d'humour, comme pour faire un pied de nez à la mort. Hélas, ce journal est aujourd'hui la cible d'une catégorie de population de nature assez belliqueuse, pour qui l'humour est un sens interdit.

Voilà en quelques phrases, la présentation de cet espace d'échange. Considérez freedoms.fr comme un bistrot offrant son comptoir aux conversations les plus diverses, un café de village dans lequel il n'est pas interdit de fumer et où on peut se pinter la gueule jusqu'à plus soif. Ici on peut tout dire à condition de rester poli et courtois, foin de grossièreté, loin de nous le mot obscène, la formule graveleuse, que nenni. Plutôt que de dire " putain de bordel de merde ", dîtes " péripatéticienne de maison close de matière fécale ", c'est plus distingué. Des humoristes et certains auteurs ont façonné ma vision des choses, Brassens, Gotlib, Reiser, Blier (Bertrand), Desproges, Coluche, ce sont de grands philosophes. J'ai eu la chance d'être ado pendant les années 70, de connaître la félicité de cette époque de libertés post-soixanthuitardes, un renouveau s'emparait de la France, une sorte de renaissance, les années folles version seventies.

Depuis, l'enthousiasme s'est estompé, la télévision est devenue bêtifiante, on a vu fleurir des radars, les normes oppressives et les procédures imposent leur dictature, les interdits nous compliquent l'existence un peu plus chaque jour, l'Europe est endettée et l'atmosphère se réchauffe. En revanche nous connaissons aujourd'hui une avancée fulgurante en matière de technologie et c'est cet aspect qui me permettra de terminer sur une note optimiste. Au-delà des ordinateurs et des téléphones portables, des écrans plats 3D, des appareils numériques de toutes sortes qui embellissent notre quotidien, il est un progrès qui mérite plus que tout autre ma reconnaissance envers les ingénieurs du monde entier : internet. Jamais depuis que l'homme existe, il n'a pu communiquer de manière aussi rapide et ludique. Si ce merveilleux média est soumis aux règles draconiennes des empêcheurs de télécharger en rond, si les journalistes en font sans cesse le procès dans une redoutable concurrence, à travers ses sites, ses blogs, ses forums, ses espaces de rencontres et d'échanges, le web restera le trait d'union entre tous les peuples de la Terre, pourvu qu'un écran et un clavier soient présents au bout des cœurs. Laissons le mot de la fin à Michel Polnareff, qui a composé une des plus belles chansons dédiées à internet : "Quand l'écran s'allume, je tape sur mon clavier tous ces mots sans voix qu'on se dit avec les doigts et j'envoie dans la nuit un message pour celle qui me répondra OK pour un rendez-vous."

 

Dom's - 11 novembre 2011 à 11:11

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